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Les syndicats ont d’abord été satisfaits de voir que la fonction publique bénéficiait d’un ministère de plein exercice. Mais il n’aura fallu que de deux jours à Guillaume Kasbarian pour susciter leur crainte. Dès son premier discours, prononcé lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur, Stanislas Guerini, lundi 23 septembre, le nouveau ministre de la fonction publique, de la simplification et de la transformation de l’action publique a utilisé un vocabulaire peu consensuel. Déjà, l’ajout du terme « simplification » à l’intitulé du portefeuille n’avait pas été un élément rassurant pour les organisations d’agents.
D’autant que l’ancien ministre du logement a clairement mis en avant cet aspect-là de sa fonction dans sa déclaration. Assurant sans grande surprise vouloir « que les contribuables et les usagers » soient « satisfaits » des services publics auxquels il est « attaché », Guillaume Kasbarian a d’emblée garanti que « la simplification et la transformation de l’action publique ont toute leur place dans ce ministère ». Et comme dans son ancien ministère avec les acteurs du logement, il a assumé des formules pouvant heurter cette fois les syndicats. « Oui, nous devons débureaucratiser à tous les étages », a-t-il insisté, seule façon, selon lui, de « libérer les Français du poids des démarches administratives ».
Pour les syndicats, qui seront reçus au ministère lundi 30 septembre et mardi 1er octobre, cette entrée en matière traduit une méconnaissance du secteur, même si Guillaume Kasbarian a émis le souhait de travailler « à côté de tous les fonctionnaires pour bâtir une fonction publique moderne ».
« C’est un discours qui suscite des interrogations, confie la secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques, Mylène Jacquot. On n’a pas de problème avec la simplification, mais il faut la construire correctement et, surtout, elle doit servir en premier lieu les agents. » Le numéro un de l’UNSA-Fonction publique, Luc Farré, fait la même alerte : « On attend qu’il soit le ministre de la fonction publique et des agents publics, qu’il agisse sur leur protection, leur reconnaissance. » « Le ministre a fait un discours en se plaçant plus du point de vue des usagers que des agents », ajoute le secrétaire général de la Fédération générale des fonctionnaires-FO, Christian Grolier. « Il parle de simplification et de remettre les agents sur le terrain, mais j’y suis depuis vingt-cinq ans, déplore Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT Fonction publique. Il faut être plutôt humble quand on ne connaît pas un secteur. »
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